Le chat des forêts norvégiennes ou norvégien est un grand race à poil mi-long, qui a su conserver le côté robuste et sauvage de sa région d’origine. Excellent chasseur et pourtant tendre compagnon, il impressionne par sa puissance, son énergie et aussi son calme. Il est réputé très équilibré. Son origine remonte aux Vikings et il apparaît dans de nombreux récits de mythes et légendes nordiques.
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Autres noms du chat norvégien
- skogkatt (NO)
- norsk skogkatt (NO)
- norsk skaukatt (NO)
- wegrie
- chat des bois norvégien(s)
- Norwegian forest cat (EN)
Origine
Norvège
Époque
VIIIe s
Histoire
Le chat des forêts norvégien ou norvégien vit depuis des siècles en Scandinavie.
Il pourrait descendre de chats à poils courts, importé de Grande Bretagne et du Moyen-Orient par les Vikings au VIIIe siècle — marchands et guerriers — et de l’angora turc importé depuis l’empire byzantin (la Turquie actuelle) par les Croisades.
Une preuve indirecte de cette hypothèse: des couleurs de robe de chat turc se retrouvent aussi en Norvège mais rarement ailleurs en Europe.
Leiv Eiriksson, le navigateur du roi Olaf I de Norvège, aurait emporté quelques-uns de ces chats sur ses navires en partance pour l’Amérique vers l’an 1002. Il se peut donc que le chat des forêts norvégiennes soit bien l’ancêtre du Maine Coon.
A moins que ce ne soient certaines tribus d’Europe centrale ou d’Asie qui se replient en Scandinavie avant le moyen-âge en y apportant des chats?
Arrivé en Norvège, il s’habitue au rude climat et fréquente les abords des fermes et les forêts. Sa robe s’épaissit et se pare d’un sous-poil abondant.
En 1883, dans le journal «Aftenposten», paraît une petite annonce: «Un chat des bois bleu-gris s’est encouru».
En 1912, Gabriel Scott, écrivain norvégien, publie un livre pour enfants qui raconte l’histoire de «Sølvfaks», un chat des bois norvégiens, à la robe noire-argent. Ce livre a été traduit en 1952 en allemand, sous le titre «Silberpelz — Abenteuer einer Katze».
Mme Haldis Rohlff et son chat «Petten», désormais célèbres, posent pour une photo parue dans un journal norvégien en 1931.
En 1933 a lieu à Oslo une exposition d’animaux de compagnie, dont les chats. Mme Haldis Rohlff invite les «amis des chats» à former un club, grâce à une annonce publiée dans un journal. Les nombreuses réponses enthousiastes ont dépassé toutes ses espérances.
Des expositions de chats ont suivi. Ce qui a conduit à la formation du club de race norvégienne, NORAK, le 3 juin 1938, avec Mme Haldis Rohlff comme présidente.
Ce club rejoindra la FIFé en 1951.
En 1943, Reidar Alving et Kalle Lund écrivent dans leur livre «Le chat sauvage et ami de la maison»:
Nous avons une excellente base pour un travail méthodique avec une race norvégienne: le chat des bois norvégien.Katten villdyr og husvenn — Reidar ALVING, Kalle LUND, 1943
Standard
En septembre 1972, les sociétés félines norvégiennes établissent un premier standard.
Le travail d’élevage de la race reprend en 1973, après une longue pause due à la 2e guerre mondiale. Et dès 1976, on compte déjà une centaine de chats enregistrés.
En 1974, l’accouplement de Pippa Froken Skøgpus, chatte appartenant à Edel Runås, avec Pan Truls, chat appartenant à Else et Egil Nylund, donne naissance à 2 chatons mâles à l’origine de la race officielle; ils se nomment «Pjewiks Troll» et «Pjewiks Nisse» et sont nés le 17 avril 1974.
En décembre 1975, Kari Eggum, Liv Loose et Egil Nylund fondent le «Norsk Skogkattring», club du chat norvégien. Ce club a beaucoup contribué à l’extension de la race.
Les éleveurs pionniers — Edel Runås, la famille Nylun, Kari Hoybakk, Kari Eggun, Sonja Borgel et Anna et Liv Loose — ont continué leur travail de reconnaissance des animaux. En effet, pour que la race puisse être reconnu par la FIFé, ils doivent disposer de 3 générations de chats.
Ce but est atteint en novembre 1977. Carl Frederik Nordane, Helen Nordane et Arvid Engh se rendent à l’assemblée générale de la FIFé à Paris. Ils y obtiennent la reconnaissance de la race. A leur retour, la télévision norvégienne en parle et illustre son propos par une photo de «Pans Truls», un beau mâle norvégien, de l’élevage de Mme Nylund. Ce chat a d’ailleurs servi de base à l’établissement du standard de la race et reçu le premier pedigree de la FIFé, pour cette race.
Une dernière anecdote à propos de Pans Truls. Pour permettre son développement, la ville d’Oslo a procédé à des dynamitages de falaises. Truls a pris peur et s’est enfui. Malgré d’importantes recherches, il n’a pas été retrouvé. Ses propriétaires ont commenté ce triste épisode en disant que Truls est retourné auprès des chats-fées dans les forêts norvégiennes.
De la Norvège vers d’autres horizons
La Fédération féline norvégienne n’a autorisé qu’au compte-goutte, les chats norvégiens de 4e génération à quitter le pays. Sa percée internationale a donc été très lente.
Le chat n’est arrivé en France qu’en 1982: Mme Briole en ramena 2 de Scandinavie. Ensuite Mme Rocchi, qui a travaillé à l’ambassade de France à Oslo, en a ramené d’autres dans sa chatterie «de la Pendjari».
En Allemagne, Mme Barbara von der Ende importe officiellement le 1e chat «Colosseum’s Caroline», née le 21 mai 1979, dans sa chatterie «von der kalten Drift».
Mme Leleithner découvre le chat norvégien en 1978. Elle fonde la chatterie «Av Trollsfjord» et achète en Norvège «Jokobella Max» un mâle tigré brun et blanc, qui devient le premier «Euro Champion» en 1986.
En Suisse, les premiers norvégiens arrivent en 1983: Pans Tinto (mâle), Torvmyra’s Orchidé (femelle), Guldfaske’s Arild (femelle) et Draga av Trollsfjord (femelle).
Aux Etats-Unis, la TICA définit le standard de la race en 1984-1985.
La CFA enregistre le 1e norvégien en 1987 et reconnait la race 5 ans plus tard.
Les fédérations félines ont à cœur de bien différencier le chat des forêts norvégiennes et le Maine Coon. Pour information, un croisé norvégien-Maine Coon est appelé nrcoon.
La race garde une réputation de «naturel». Il est intéressante de noter d’ailleurs que les couleurs varient selon la région d’origine: avec motif (avec ou sans blanc) dans les zones de forêt, plutôt noir ou bleu près des falaises. Le roux est plutôt rencontré dans le sud de la Norvège. Dans les zones très neigeuses, le blanc ou bleu/blanc domine.
Légendes
Au XIIIe siècle, le chat des forêts norvégiennes est associé à la mythologie: il devient le chat-fée des légendes norroises (notamment l’Edda de Snorri Sturluson).